Vice Squad : Bang bang bang (2022)

Quand on pense « punk anglais » on ne pense pas forcément à Vice Squad ; pourtant ce dernier, à la longue discographie, est l’un des plus intéressants, notamment avec de sacrés bons albums et singles sortis dans la première partie des années 80.
Vice Squad, formé en 1978 ou 1979 selon les sources, à Bristol, fut, on l’a oublié, l’un des principaux groupes punk anglais des années 80, mené de main de maîtresse par la chanteuse et grande « frontwoman » devant l’éternel, Beki Bondage.
1980, le punk anglais s’essouffle, les ténors ont jeté l’éponge ou ont évolué vers du post-punk, de la new-wave quand ce n’est pas carrément vers de la pop…le mouvement anarcho-punk tout juste naissant n’en est qu’à ses balbutiements et la seconde vague de 1981-82 avec Discharge, Exploited, GBH, Varukers, Chaos UK (eux aussi de Bristol)… débarque tout juste et n’occupe pas encore le devant de la scène.
Après quelques bons voire très bons singles (« Last rockers » notamment que j’adore) ou albums (« Stand strong stand proud » et « No cause for concern ») Vice Squad est à l’époque l’un des groupes punks britanniques les plus vendeurs de disques, ce qui leur vaut d’être signé sur EMI. (Grincements de dent chez beaucoup !!)

Beki quitte ensuite le groupe en 1983 pour former Ligotage mais Vice Squad continue néanmoins un temps avec une nouvelle chanteuse, sort l’album « Shot away » ainsi que le 45 tours « Teenage rampage » puis cesse ses activités vers 1985. Le groupe est donc en pause jusqu’à la seconde partie des années 90 où Beki décide de relancer la machine et revient avec de nouveaux acolytes.

Et 45 ans après ses débuts avec Vice Squad, l’un des plus anciens groupes punk encore en activité, Beki Bondage, plus bondage que jamais, est donc toujours debout (et sa voix toujours d’attaque !!). Depuis, la formation sort régulièrement des albums, EP’s et autres singles avec de nouveaux musiciens (notamment à la guitare Paul Rooney avec lequel elle fait équipe depuis de longues années désormais). Parmi les albums récents on peut citer « Punk Rock Radio » en 2011 et « Battle Of Britain » en 2020 qui n’ont pas à rougir face à une certaine production punk rock actuelle.

Puis arrive, en 2022, ce 4 titres « Bang bang bang »
Première remarque cet EP a vraiment un son assez énorme de puissance, les riffs envoient vraiment bien, mais avec toujours le sens de la mélodie, marque de fabrique depuis le premier 45 tours du groupe « Last rockers » (1980). Deux nouveaux morceaux, (mention spéciale à l’excellent « Killjoy ») et deux anciens titres réenregistrés, notamment « Resurrection » un vieux « classique » de 1981 et « Punk Rock Radio », modèle de ce que pourrait être un « hit » punk si tant est qu’on puisse utiliser ce mot. Une guitare certes un peu plus « metal » que dans les eighties, très en vogue désormais chez certains groupes « keupons » depuis que Discharge, notamment, en a initié la mode à la fin des 90’s et au début des années 2000 – mais avec ici le côté rouleau compresseur en moins (bon, le groupe dès 1980 posait souvent avec des tee-shirts Motörhead et la formation a toujours repris sur scène des titres de la bande à Lemmy, donc impossible de crier à un ralliement opportuniste). Pour le reste Vice Squad est toujours aussi plaisant à écouter car il fait partie des rares formations à réaliser parfaitement le difficile équilibre entre énergie et mélodie. Et l’on ressent chez eux un vrai attachement au Rock avec un grand R.
Un EP loin d’être un quatre titres bâclé à la va-vite mais qui au contraire est une vraie bonne surprise et une bonne claque dans la gueule, un peu comme sur la pochette !

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